suivant chapitre avant contenu index

Suivant: Repartitionner vos disques Chapitre: Préparatifs avant installation Avant: Partitions - concepts


Partitions nécessaires

Avant d'apprendre à repartitionner vos disques, vous devez avoir une idée de l'espace que vous devrez allouer à Linux. Nous verrons comment créer ces partitions plus tard, dans la section 2.3.3.

Sur les systèmes UNIX, les fichiers sont stockés sur un système de fichiers, qui est   essentiellement une portion du disque dur (ou tout autre support comme un CD-ROM ou une disquette) formaté pour contenir des fichiers. Chaque système de fichiers est associé à un endroit particulier de l'arborescence générale des répertoires; par exemple il peut y avoir un système de fichiers contenant tous les fichiers du répertoire /usr, un autre pour /tmp, et ainsi de suite. Le système de fichiers racine (root file system) est le système de fichiers primaire, qui correspond au répertoire le plus haut, /.        

Sous Linux, chaque système de fichiers réside sur une partition séparée du disque dur. Si vous désirez par exemple deux systèmes de fichiers séparés pour / et /usr, vous aurez besoin de deux partitions pour les contenir.

Avant d'installer Linux, vous devrez préparer des systèmes de fichiers qui recevront le système et toutes les données. Vous devez avoir au minimum un système de fichiers (la racine), et par conséquent une partition, dédiée à Linux. Beaucoup d'utilisateurs choisissent lors de leur apprentissage d'UNIX de stocker l'ensemble de leurs fichiers sur le système de fichiers principal, ce qui est beaucoup plus facile à gérer que de posséder beaucoup de partitions différentes pour un débutant.

Mais vous pouvez bien sûr créer de multiples systèmes de fichiers pour Linux si vous le désirez; par exemple vous pourriez vouloir utiliser des partitions différentes pour /usr et /home. Les lecteurs ayant une certaine expérience de l'administration UNIX sauront exploiter cette possibilité. Nous discuterons de cette technique dans le chapitre 4.

    Pourquoi utiliser plusieurs systèmes de fichiers ? La raison la plus courament invoquée est la sécurité. Si pour une raison quelconque, l'un de vos systèmes de fichiers est endommagé, les autres seront généralement épargnés puisque situés sur des partitions différentes. Si vous mettez tous vos fichiers sur un seul système de fichiers racine, en cas de corruption vous pourriez perdre jusqu'à la totalité du système d'exploitation. Ce cas est toutefois assez rare; et si vous faites des sauvegardes régulières vous devriez être à l'abri de tels ennuis gif gif.

Une autre raison d'utiliser de multiples systèmes de fichiers est de diviser l'espace de stockage entre plusieurs disques durs. Si vous avez, disons, 40 Mégaoctets libres sur un disque dur, et 50 Mo sur un autre, vous pouvez par exemple créer la racine sur le premier disque et placer /usr sur la partition de 50 Mo située sur l'autre disque. Il n'est pas pour l'instant possible à un système de fichiers de s'étaler sur plusieurs disques; si votre espace disque dur est fragmenté en plusieurs disques durs ou partitions, vous devrez créer autant de systèmes de fichiers pour utiliser cet espace.

  En résumé, Linux nécessite au moins une partition, pour la racine. Si vous désirez créer plusieurs systèmes de fichiers, vous aurez besoin de partitions séparées pour chacun d'eux. Quelques distributions de Linux créent automatiquement des partitions et des systèmes de fichiers pour vous, vous n'aurez donc peut être pas à vous soucier de ces problèmes.

Une autre chose importante à considérer lorsque vous planifiez le partitionnement de vos disques, est la zone de swap.   Si vous voulez utiliser un espace de swap sous Linux (c'est conseillé), vous avez deux options. La première est d'utiliser un fichier de swap qui se trouvera tout simplement sur l'un de vos systèmes de fichiers. Vous créerez ce fichier spécial, utilisé comme mémoire RAM virtuelle, après avoir installé le système. La seconde option est de créer une partition totalement dédiée à cette zone de swap. La plupart des gens utilisent cette dernière solution, pour des raisons de sécurité et de performances.  

Une zone de swap (fichier ou partition) peut faire jusqu'à 16 Mégaoctets. Si vous avez besoin de plus de 16 Mo de swap, vous pouvez créer jusqu'à huit zones de swap différentes. Si par exemple vous désirez pouvoir disposer de 32 Mo de swap, vous pouvez créer deux partitions de swap d'une taille de 16 Mo chacune.

La création d'une partition de swap est décrite dans la section 2.3.4, et la réalisation d'un fichier de swap dans le chapitre 4.

Par conséquent, vous créerez en général au minimum deux partitions pour Linux; une pour le système de fichiers racine et l'autre utilisée pour la zone de swap. Il y a bien entendu, beaucoup de variations possibles sur ce thème, mais c'est la configuration minimale. Vous n'êtes pas obligé d'utiliser une zone de swap sous Linux, mais si vous possédez moins de 16 Mégaoctets de mémoire RAM nous vous conseillons de le faire absolument.

Bien sûr, vous devez avoir une idée de la quantité d'espace demandée par ces partitions. La taille de vos systèmes de fichiers Linux (contenant le système par lui-même) dépend grandement des paquetages que vous comptez installer et de la distribution que vous utilisez. La documentation fournie avec votre distribution particulière vous donnera une approximation de l'espace disque nécessaire. Un petit système Linux peut se contenter de 20 Mégaoctets, voire moins; un système moyen tiendra dans 80 ou 100 Mo, et il n'y a pas de limite supérieure. N'oubliez pas qu'en plus de l'espace nécessaire pour le système lui-même, vous aurez besoin de place supplémentaire pour les répertoires des utilisateurs, et qu'il faut penser à l'avenir...

  La taille de votre partition de swap dépend de la quantité de mémoire virtuelle dont vous avez besoin. Une règle grossière et arbitraire est de prendre le double de la quantité de mémoire physique RAM qui équipe la machine; par exemple si vous n'avez que 4 Mo de RAM, une zone de swap de 8 Mo devrait faire l'affaire. Bien sûr c'est très largement approximatif, en réalité la quantité de swap nécessaire dépend des programmes que vous utiliserez. Si vous disposez de beaucoup de mémoire RAM (disons plus de 16 Mo) vous pourrez sans doute vous passer de swap, ou ne prévoir qu'une petite zone par précaution.

Note importante: Beaucoup de cartes contrôleurs SCSI sont incapables d'amorcer un système d'exploitation depuis des partitions utilisant des cylindres supérieurs au numéro 1024. Par conséquent, lorsque vous prévoyez vos partitions Linux, pensez éventuellement à ne pas créer de partition dans la gamme de cylindres >1024 pour le système de fichiers racine. (Celui qui contiendra le noyau du système). Cet avertissement peut sembler prématuré, mais il vaut mieux prendre le maximum de précautions.

Pour tous les autres systèmes de fichiers, une partition de plus de 1024 cylindres ne pose aucun problème à Linux bien entendu.

Si vous devez absolument utiliser une partition de plus de 1024 cylindres pour la racine, vous pourrez malgré tout toujours lancer Linux depuis une disquette d'amorçage. Ce n'est pas si catastrophique, après tout cela ne prend que quelques secondes de plus, c'est simplement beaucoup moins élégant.



suivant chapitre avant contenu index

Suivant: Repartitionner vos disques Chapitre: Préparatifs avant installation Avant: Partitions - concepts


Jean-Michel Antoine
Mon Apr 3 16:04:54 MET DST 1995